Quand on redéfinit l’apprentissage pour l’élève, il est inévitable de redéfinir le rôle de l’enseignant. Quand on place l’élève au centre de son apprentissage, quand on lui permets de prendre en main son apprentissage, quel est le rôle de l’enseignant?
Ce sont les questions auxquelles je fais face depuis le début de la rentrée scolaire. Le Larousse définit un enseignant comme étant quelqu’un qui “Fait apprendre une science, un art, une discipline à quelqu'un, à un groupe, le lui expliquer en lui donnant des cours, des leçons”... Cette définition ne s’arrime pas avec mon rôle dans le contexte d’Options+... Quel est donc mon rôle? Faire équipe Depuis le début de l’année scolaire j’ai la chance d’être partenaire dans une merveilleuse équipe d’enseignants Options+. Le co-enseignement a pris tout son sens, j’y ai trouvé la vrai richesse! Trois têtes valent mieux qu’une. Les élèves ont besoin de chacun d’entre nous dans leur processus, et j’ai besoin de l’appui de mes collègues. Ensemble, nous redéfinissons l’expérience d’apprentissage pour nos élèves et nous redéfinissons notre rôle en tant qu’enseignants. L’enseignant moderne Si l’on considère que l’environnement d’apprentissage Options+ vise à développer des compétences essentielles chez les élèves, elle en fait autant avec les enseignants. Dans cet environnement, mon rôle n’est pas d’être porteur de connaissances, n’est pas de livrer la matière. Oui je suis enseignante, mais de plus en plus je me considère comme mentor auprès de ces élèves. Le Larousse définit un mentor comme étant un “guide attentif et sage, conseiller expérimenté”. Sans dire que j’ai acquis la sagesse, cette définition englobe bien ce qu’est mon nouveau quotidien. J’accompagne, je questionne, j’encadre, je propose, je redirige, j’écoute, je rassure, j’observe… j’apprends! On laisse l’élève prendre contrôle de son apprentissage, dresser son parcours d’apprentissage, lui laisser une liberté de création, lui laisser découvrir ses apprentissages… tout en assurant une rigueur. Brasser le Jenga! On revient à la case de départ. Pour ceux qui ont lu notre tout premier billet de blog, le visuel du Jenga est familier. On se déstabilise, mais on en ressort grandis. Je vous confirme que mon Jenga brasse depuis le début de l’année! Nous revisitons notre façon de planifier, d’accompagner, d’évaluer. Bref, nous revisitons notre façon de faire. Mais à tous les jours nous vivons des succès, des moments WOW grâce à nos élèves. Les élèves sont stimulés, engagés, ils sont en actions. Ils proposent des idées qui les allument, ils ont soif d’apprendre. Dans la classe cette semaine, au même moment, il y avait des élèves en collaboration, d’autres en temps de caverne, certains à se préparer pour une dissection avec le mannequin et même un élève à préparer une préparation interdisciplinaire pour ses cours de français et mécanique avec un moteur et ses outils. On se brasse le Jenga!!! Il faut se déstabiliser en tant qu’enseignante afin de s’ouvrir à ces possibilités. Jamais je n’aurais pensé avoir un moteur dans ma salle de classe. Ce même moteur a permis à un élève de vivre un apprentissage authentique et un réel succès. Dans une même classe, au même moment, autant de façons différentes d’apprendre que d’élèves. Bref, je suis enseignante Quel est mon rôle? Bref, je suis enseignante. Ça n’a pas changé. Mais il faudrait peut-être proposer une nouvelle définition au Larousse… .
1 Commentaire
Je vais clarifier que je n’ai pas seulement «Options +» à mon horaire. J’ai aussi des cours d’arts visuels au niveau junior et français, pré-universitaire, 12e année. Je patauge entre deux mondes… L’ancien et le nouveau…
Ce qui est intéressant est que ma manière d’être en «Options +» s’infiltre dans mes autres cours et non, le contraire… Pourquoi? Anciennement, je suis enseignante! J’aime parler! J’apprécie offrir des occasions d’apprentissage où l’élève réalise quelque chose à ma saveur! Je bouge plus que les élèves! Mon sang circule, j’ai chaud! Je réfléchis, je pense, je crée… Je suis en action! Je suis symbole de connaissances, figure d’autorité… presque divin! Ouf! C’est lourd et épouvantable! Maintenant, je suis pédagogue et guide! J’aime écouter et tenter de propulser au moins une solution! J’apprécie offrir à l’élève des occasions où il et elle se réalisent! Ils apprennent inévitablement sans que ce soit un fardeau! Les élèves bougent! Leur sang circule et leur tête réfléchit! Ils pensent, ils créent… Ils sont en action! Google et autres donnent les informations nécessaires et les élèves se l’approprient selon leurs intérêts et leurs besoins! C’est...plus humain! D’ailleurs, c’est déstabilisant et épuisant! Oui, travailler avec des humains, en être humain en prenant en considération leurs forces peut exiger de la patience au-delà de mes capacités! Étant tout nouveau, le programme suscite beaucoup de questions et de remise en question : alors, il faut sécuriser, valider, réconforter! La déstabilisation provient du changement de rôle et de fonction! L’épuisement, qui, ici, est un constat et non, un reproche, est dû au côté humain des suivis! Le bon côté est que j’ai vraiment l’impression de suivre le cheminement académique et personnel des élèves! Semer de la motivation permet de récolter de la fierté chez les élèves! La motivation est dû à la clarté de leurs objectifs tout en réalisant leurs projets. Ainsi, une fois accompli, leur projet amène le dépassement et la fierté! Quel plus beau rôle!!!! Marie-Josée Larocque |
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Octobre 2017
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